(...)
(Déclaration du duc de Brunswick)
"Lorsque Leurs Majestés l'empereur et le roi de Prusse, en me confiant
le commandement des armées que ces deux souverains alliés ont
fait marcher en France, me rendirent l'organe de leurs intentions
déposées dans les deux déclarations des 25 et 27 juillet
1792, Leurs Majestés étaient bien éloignées de
supposer la possibilité des scènes d'horreurs qui ont
précédé et amené l'emprisonnement de Leurs
Majestés le roi et la reine de France et la famille royale...".
(Il s'élève quelques rumeurs)
Brissot : "J'observe que pour toute réponse à ce manifeste,
le général Dumouriez l'a fait imprimer et distribuer à
son armée, et en a éprouvé le bon effet d'augmenter
le courage et l'indignation des soldats. Je continue donc la lecture".
"... De pareils attentats, dont l'histoire des nations les moins civilisées
n'offre presque point d'exemple, n'était cependant pas le dernier
terme que l'audace de quelques factieux, parvenus à rendre le peuple
de Paris l'instrument aveugle de leurs volontés, avait prescrit à
sa coupable ambition.
La suppression du roi de toutes les fonctions qui lui avaient été
réservées par cette même constitution qu'on a si longtemps
prônée comme le voeu de la nation entière, a été
le dernier crime de l'Assemblée nationale, qui a attiré sur
la France les deux terribles fléaux de la guerre et de l'anarchie..."
(Nouveaux murmures)
Brissot : "Je demande au moins le silence de la pitié".
(Il poursuit sa lecture)
"...Il ne reste plus qu'un pas à faire pour les perpétuer,
et l'esprit de vertige, funeste avant-coureur de la chute des empires, vient
d'y précipiter ceux qui se qualifient du titre d'envoyés par
la nation pour assurer ses droits et son bonheur sur des bases plus solides.
Le premier décret que leur assemblée a porté a
été l'abolition de la royauté en France, et l'acclamation
non motivée d'un petit nombre d'individus, dont plusieurs même
sont des étrangers, s'est arrogée le droit de balancer l'opinion
de quatorze générations qui ont rempli les quatorze siècles
d'existence de la monarchie française.
Cette démarche, dont les seuls ennemis de la France devraient se
réjouir, s'ils pouvaient supposer qu'elle eût un effet durable,
est directement opposée à la ferme résolution que Leurs
Majestés l'empereur et le roi de Prusse ont prise, et dont ces deux
souverains alliés ne se départiront jamais, de rendre à
Sa Majesté très chrétienne sa liberté, sa
sûreté et sa dignité royale, ou de tirer une juste et
éclatante vengeance de ceux qui oseraient y attenter plus longtemps.
A ces causes, le soussigné déclare à la nation
française, en général, et à chaque individu en
particulier, que Leurs Majestés l'empereur et le roi de Prusse,
invariablement attachées au principe de ne point s'immiscer dans le
gouvernement intérieur de la France..."
(On rit)
"...persistent également à exiger que Sa Majesté très
chrétienne, ainsi que toute la famille royale, soient immédiatement
remises en liberté par ceux qui se permettent de les tenir
emprisonnées. Leurs Majestés insistent de même pour que
la dignité royale en France soit rétablie sans délai
dans la personne de Louis XVI et de ses successeurs..."
(Les éclats de rires recommencent avec plus de force)
"... et qu'il soit pourvu à ce que cette dignité se trouve
désormais à l'abri des avanies auxquelles elle a été
maintenant exposée. Si la nation française n'a pas tout a fait
perdu de vue ses vrais intérêts, et si, libre dans ses
résolutions, elle désire de faire cesser promptement les
calamités d'une guerre qui expose tant de province à tous les
maux qui marchent à la suite des armées, elle ne tardera pas
à déclarer son opinion en faveur des demandes péremptoires
que je lui adresse au nom de Leurs Majestés l'empereur et le roi de
Prusse, et qui, en cas de refus, attireront immanquablement sur ce royaume,
naguère florissant, de nouveaux et de plus terribles malheurs.
Le parti que la nation française va prendre à la suite de cette
déclaration, ou étendra et perpétuera les funestes effets
d'une guerre malheureuse en ôtant, par la suppression de la royauté,
le moyen de rétablir et d'entretenir les anciens rapports entre la
France et les souverains de l'Europe, ou pourra ouvrir la voie à des
négociations pour le rétablissement de la paix, de l'ordre
et de la tranquillité, que ceux qui se qualifient du titre de
dépositaires de la volonté de la nation sont les plus
intéressés à rendre aussi prompte qu'il est nécessaire
à ce royaume.
Charles-Ferdinand, Duc de Brunswick-Lunebourg,
Au quartier général de Hans, le 28 septembre 1792".
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Livre des sources médiévales: [xyxy]: text sources from the now defunct Arisitum website. Contact Paul Halsall, halsall@murray.fordham.edu if any text is here improperly.